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Cet accord prévoit l’immunité aux membres de la famille Sackler. L’entreprise sera dissoute au profit d’une nouvelle entité gérée par un trust, dont la mission sera de lutter contre la crise des opiacés.
Le Monde avec AFP
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La famille Sackler, propriétaire du groupe pharmaceutique américain Purdue, espère que ce plan de sortie de faillite sera le bon, les précédents ayant été rejetés. La justice américaine a validé, mercredi 1erseptembre, le plan de faillite proposé par l’entreprise Purdue, qui prévoit notamment le versem*nt de quelque 4,5milliards de dollars (3,8milliards d’euros) par ses propriétaires aux communautés touchées par la crise des opiacés que le laboratoire est accusé d’avoir déclenchée. Le plan prévoit d’accorder l’immunité aux membres de la famille Sackler, selon plusieurs médias américains.
La promotion agressive du médicament antidouleur OxyContin par Purdue, poussée par la famille Sackler qui le savait pourtant très addictif, est considérée par beaucoup comme le déclencheur de la crise des opiacés qui a fait plus de 500000 morts par overdose en vingtans aux Etats-Unis.
«Au lieu d’années de litiges destructeurs de valeur (…), ce plan garantit que des milliards de dollars seront consacrés à aider les personnes et les communautés qui ont été touchées par la crise des opiacés», a affirmé le président du conseil d’administration de Purdue Pharma depuis 2018, Steve Miller.
Le plan avait déjà reçu le soutien de 95% des créanciers de la société ainsi que de 43 Etats américains, précise dans un communiqué l’entreprise.
Le procureur de l’Etat de Washington va faire appel
Toutefois, quelques Etats ont fait part en juillet de leur opposition au projet présenté par Purdue Pharma en raison des protections juridiques qu’il prévoit pour les membres de la famille Sackler contre d’éventuelles futures poursuites liées à l’entreprise, sauf en cas de faute intentionnelle.
Le procureur de l’Etat de Washington, Bob Ferguson, a déjà annoncé mercredi qu’il ferait appel de la décision du tribunal des faillites. Pour lui, le plan de faillite «permet aux Sackler de se tirer d’affaire en récupérant une immunité permanente contre les poursuites en échange d’une fraction des bénéfices qu’ils ont tirés de l’épidémie d’opiacés». De plus, «il relaie l’idée que les milliardaires opèrent selon des règles différentes du reste du monde», déplore-t-il dans un communiqué.
Les membres de la famille se sont engagés à verser 4,32milliards de dollars (3,65milliards d’euros) en plus de 225millions (190millions d’euros) déjà payés au ministère de la justice. Or, affirme Bob Ferguson, selon un audit versé au dossier fin 2019, les Sackler avaient alors gagné depuis 2008 près de 11milliards de dollars (9,3milliards d’euros) grâce à Purdue. La fortune de la famille s’élevait encore fin 2020 à 10,8milliards de dollars (9,1milliards d’euros) selon le magazine Forbes.
D’autres Etats, qui s’étaient montrés particulièrement agressifs contre Purdue et ses propriétaires, dont ceux de New York et du Massachusetts, avaient accepté début juillet les propositions d’un médiateur, prévoyant notamment que les membres de la famille devront publier des «dizaines de millions de documents» exposant les dessous de cet immense scandale, notamment leurs échanges avec leurs avocats.
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«Aucun accord n’est parfait, et aucune somme d’argent ne compensera jamais les centaines de milliers de personnes qui ont perdu la vie, les millions de personnes qui sont devenues dépendantes ou les innombrables familles déchirées par cette crise, mais ces fonds seront utilisés pour prévenir de futurs décès et dégâts causés par l’épidémie d’opiacés», a souligné mercredi Letitia James, procureure de l’Etat de New York.
Une nouvelle entité créée
Le laboratoire Purdue, en cessation de paiement depuis septembre2019, avait plaidé coupable de fraude et violation des droits sur les pots-de-vin, en lien avec sa promotion agressive de l’OxyContin.
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L’entreprise en elle-même doit fermer ses portes d’ici à 2024 au profit d’une nouvelle entité gérée par un trust: outre la vente d’OxyContin à des fins «légitimes», elle devra fournir, gratuitement ou à prix coûtant, des médicaments anti-overdose et des traitements contre la dépendance aux opiacés.
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La crise des opiacés a déclenché une salve de litiges aux Etats-Unis, visant Purdue et d’autres grands laboratoires ayant vendu des médicaments opiacés, mais aussi les distributeurs, grossistes et pharmacies, et certains médecins prescripteurs. Le laboratoire Johnson &Johnson et les distributeurs McKesson, Cardinal Health et AmerisourceBergen ont ainsi accepté fin juillet de verser 26milliards de dollars (21,9milliards d’euros).
Le Monde avec AFP
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